Biographie du compositeur
Manuel María Ponce Cuéllar (1882-1948)
Compositeur mexicain né à Fresnillo, Zacatecas le 8 décembre 1882. Quelques mois après sa naissance, sa famille a décidé de déménager à la ville d’Aguascalientes. Le plus jeune des douze enfants de Felipe de Jesús, comptable de l’industrie minière et de María de Jesús Cuéllar.
Josefina, l’une de ses sœurs, était pianiste. Elle a remarqué la rapidité à laquelle Manuel apprenait et elle a commencé à lui donner des cours de piano. À cette époque, il a appris le piano auprès de Cipriano Ávila. En 1897, il était organiste au temple de San Diego, à Aguascalientes.
En 1900, il a déménagé à la ville de Mexico pour entrer au Conservatoire national de musique. Il y a étudié jusqu’à 1903, date à laquelle il est retourné à Aguascalientes pour enseigner et donner des concerts dans plusieurs villes dont Guadalajara et San Luis Potosí.
En 1904, il a voyagé à Bologne pour étudier au Lycée musical auprès d’Enrico Bossi et Luigi Torchi. Il a ensuite voyagé à Berlin où il a été élève de Martin Krause entre 1906 et 1908. Après ces études, il est rentré au Mexique pour enseigner le piano et l’Histoire de la musique au Conservatoire de Mexico. En 1912, il présente un concert intégralement composé d’œuvres de Claude Debussy, le premier de son genre au Mexique. La même année, il crée son Concierto romántico pour piano et orchestre.
En 1915, il voyage à Cuba où il a enseigné le piano et étudié le folklore cubain. Ce folklore a eu une profonde influence dans son répertoire de cette époque. En 1916, il voyage à New York où il joué un récital à la Aeolian Hall. En 1917, il se fait embaucher comme chef de l’Orchestre symphonique de Mexico. À cette année-là, il épouse la chanteuse Clementina Maurel.
En 1918, il reprend l’enseignement du piano au Conservatoire de Mexico. Son travail comme chercheur, notamment dans le domaine du folklore en musique, le pousse à prendre la direction de la Revista musical de México. En même temps, il compose des œuvres sur des mélodies et danses folkloriques et les transforme dans un style romantique européen de son époque. Dans cette lancée, il prononce en 1921 la conférence « Notre musique populaire ».
Conscient des avances musicales qui avaient lieu en Europe, il décide partir à Paris en 1925 et il y reste jusqu’à 1933. Pendant cette période, il étudie à l’École normale de Paris sous le guide de Paul Dukas. À cette époque, le légendaire guitariste Andrés Segovia s’intéresse pour sa musique et devient le plus grand promoteur de sa musique pour cet instrument.
À son retour au Mexique, il reprend sa classe de piano au Conservatoire et fonde une chaire de folklore à l’École de musique de l’Université nationale. En 1934, on joue un concert à l’École normale de Paris avec un répertoire composé exclusivement de sa musique.
En 1934, March Pincherle écrit à Paris : folkloriste intuitif et patient, Ponce a été le premier à recueillir la musique populaire de son pays qu’il a stylisé avec fidélité » .
En 1934, Leopold Stokowsky dirige son Tríptico Sinfónico « Chapultepec » avec l’Orchestre philharmonique de Philadelphie au Carnegie Hall.
Il a fondé et dirigé de 1936 à 1937 la revue Cultura Musical. Il fut l’auteur de nombreux articles. Il a été nommé directeur de l’École nationale de musique de l’Université nationale en 1945.
Son Concierto del sur pour guitare a été joué pour la première fois à Montevideo par Andrés Segovia en 1941 pendant que son Concerto pour violon fut créé par Henryk Szeryng à Mexico en 1943.
Ponce a été le premier compositeur mexicain dont la musique a eu une projection à niveau international et son nom a été largement reconnu à son époque. Mis à part la popularité de sa chanson Estrellita, il a composé un grand nombre de chansons. Grâce à son amitié avec Andrés Segovia, son œuvre pour guitare est connue de tous les guitaristes au monde. Sa Suite en estilo antiguo et son Poema elegíaco qui ont été composés et créés à Paris ont contribué à ce qu’il reçoive le Prix national des sciences et des arts du Mexique en 1947, attribué à un musicien pour la première fois.
Manuel M. Ponce est décédé le 24 avril 1948 à Mexico. En son honneur, la salle de conférences du Palais des Beaux-arts de Mexico est nommée Sala Manuel M. Ponce. En avril 1998, Carlos Vázquez, élève de Ponce et héritier universel du compositeur, fait don de toute la collection d’œuvres et écris à l’alors École nationale de musique de l’Université nationale d’autonome du Mexique (UNAM). En 2010, l’UNESCO décide d’inscrire l’œuvre de Ponce qui fait désormais du programme « Registre Mémoire du Monde ».
Sources : Sociedad de autores y compositores de México et notes au programme de l’œuvre complète de Manuel M. Ponce par Paolo Mello et Héctor Rojas.