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Introducción, Preludio y Fuga sobre un tema de Bach

Publiée par Breitkopf en 1906, la Fuga sobre un tema de Bach fait partie d’une collection de pièces que Ponce a écrites pendant son séjour en Allemagne. Cette fugue s’élabore à partir d’une section de la Fugue en mi mineur du premier livre du Clavier bien tempéré de Bach. D’ailleurs, Ponce a transcrit sa fugue « pour trio à cordes en tant que dernier mouvement de sa Petite suite dans le style ancien » (Barrón Corvera, 2004 : 68). En somme, les trois pièces ont été composées entre 1905 et 1908.

Fuga sobre un tema de Bach, mes. 1-3

Carlos Vázquez suggère de précéder cette fugue avec un prélude de Ponce qu’il a retrouvé longtemps après la publication de la fugue. Bien que le prélude fût en si bémol mineur originalement, il a jugé opportun de la transposer à la tonalité de la fugue pour l’introduire. Lorsqu’il allait la publier, il a reçu la partition du Preludio y fuga sobre un tema de Bach, celle qui devait accompagner la fugue originalement. Par la suite, Vázquez a décidé de les éditer en 1968 chez Peer comme Introducción, preludio y fuga sobre un tema de J. S. Bach (Mello&Rojas, 1996).

Preludio en si bémol mineur, mes. 1 et 2.

Prélude I en mi majeur, mes. 1

L’Introducción (ou premier prélude, structure ABA’CCoda) est écrite comme une grande improvisation en quatre épisodes. Dans les trois premiers épisodes, la texture sera principalement en arpèges qui traversent le clavier pendant que la main gauche joue des notes longues en octaves. Le quatrième épisode se distingue pour son écriture en accords arpégés vers le bas pendant sur une note pédale à la façon d’un pédalier d’orgue.

Dans ce sens, le premier épisode A débute avec trois croches à main gauche suivies d’un arpège ascendant qui traverse le clavier pour descendre en figurations autour d’un accord de septième diminuée. Le deuxième épisode B (mes. 6-17) est une version plus allongée du premier épisode (A) avec des arpèges qui montent et descendent en modulations qui aboutissent dans la dominante de mi. Ensuite, le premier épisode (A’, mes. 18-25) revient avec une modulation vers fa dièse mineur. Le quatrième épisode (mes. 26-35) est écrit avec des accords arpégés aux deux mains sur une note pédale qui amènent vers une dernière vague qui se termine dans la dominante.

Le Preludio en mi majeur(ou deuxième prélude) a une structure ABA’Coda. Dans la première grande section (mes. 1-27), les deux mains jouent des accords arpégés en mouvements contraires dont le pouce conforme les notes du thème principal de l’œuvre. Après une série de modulations, le passage central en do dièse majeur (mes. 28-39) est formé d’une mélodie en accords à la main droite avec un accompagnement d’un tremolo de seconde mineure à la main gauche. Le thème principal revient de façon modifiée (48-60) pour un long dialogue d’accords arpégés aux deux mains sur une note pédale de si dominante. Cette séquence se fait en progression harmonique descendante jusqu’à la mesure 61 où des arpèges insistants sur la même note pédale aboutissent dans une dernière vague (mes. 67-68). En conclusion, un récitatif dans le registre grave du piano termine ce prélude pour conduire vers la fugue.

Enfin, la Fugue en mi majeur à trois voix est conçue avec une rigueur qui nous prouve la solide formation musicale de Ponce. Après la présentation de l’énoncé à la tonique et la dominante (mes. 1-9), un premier divertissement (mes. 10-15) en do dièse précède le retour de l’énoncé en si majeur (mes. 17-22). Ensuite, on trouve un deuxième divertissement en fa dièse mineur (mes. 23-38 avec un épisode qui a le thème inversé entre mes. 33-38) et finalement la strette à partir de la mesure 40. Dans cette dernière section, Ponce ajoute des octaves à la main gauche pour enrichir la texture à la façon d’un pédalier d’orge. Ce procédé est semblable à celui utilisé par Busoni dans ses transcriptions. C’est avec une cadence parfaite en valeurs longues que la pièce arrive à une conclusion sereine et majestueuse.