Légende
Datée de 1905, Légende a été publiée par la suite chez Breitkopf&Härtel. Il s’agit d’une œuvre de style post-romantique avec des influences de Schumann et de Liszt principalement. Le rythme de tarentelle est probablement une influence italienne vu que cette pièce a été composée pendant son séjour dans ce pays (Mello&Rojas, 1996).
La structure de base de cette pièce en do dièse mineur est ABCDC’EFA’. L’œuvre est écrite à la façon d’une longue improvisation à épisodes. Selon Ricardo Miranda la pièce se déroule à partir d’« incessantes transformations du thème dont l’élément commun est, bien sûr, la gamme descendante -originalement en do dièse mineur » (2020:308). L’œuvre ouvre avec un thème d’un caractère lyrique (A) en do dièse mineur. Après une première apparition sous forme de récitatif, on peut entendre la mélodie toujours dans la main droite pendant que la main gauche joue des arpèges. Survient alors une deuxième section (B) en la mineur avec un thème provenant des mesures 5 et 6 (Miranda, 2020) poco più mosso-agitato molto (mes. 19-40). Cet épisode est d’un caractère plutôt mouvementé et avec de modulations vers la bémol majeur et ré majeur.
La section C débute avec une introduction modulante vers un thème nostalgique en ré bémol majeur calmato subito et ensuite en mi majeur (mes. 40-64). Puis, la première irruption du rythme de Tarentelle apparaît en fa dièse (64-80) avec une modulation en si bémol majeur. Un retour à la section C modifiée (mes. 80-94) avec plusieurs modulations nous amène à la section A’ (94-132). Dans une sorte de développement avec des modulations ascendantes par tons, la section A’, la plus longue de la pièce, reprend le thème du début avec le rythme de Tarentelle. Suit un sommet en ré mineur (mes. 117) et un autre en si bémol (mes. 132). Dans un format dramatique en octaves à la main droite et de larges arpèges qui remplissent le clavier, deux progressions d’un motif ostinato par demi-tons (136-168) aboutissent dans le retour du premier thème. Pour conclure, la boucle se referme dans les dernières quatre mesures avec le retour du tout premier motif de la pièce et une conclusion en ff.
Parmi les traits stylistiques propres à Ponce dans cette pièce, nous trouvons les arpèges qui traversent le clavier ou une section de celui-ci (mes. 7, 16, 18, 123 et 169-174). À noter que, dans le passage des mesures 136-145 et 150-160), nombreux pianistes jouent l’octave de fa dièse grave de la main gauche en triolets alternant deux notes de cette octave.