Mazurkas de salon
Les mazurkas de salon sont des pièces plus simples sur le plan harmonique que leurs consœurs. Elles sont écrites dans une structure plutôt simple, souvent ABA. À différence de l’expérimentation qu’on retrouve dans collection des mazurkas, on remarque clairement que les mazurkas de salon visent un public moins érudit. Selon Miranda, Ponce jouait ces morceaux en tant que rappels lors de ses concerts.
Mazurka de salon no 1 en mi majeur (avant 1900)
La première édition et seule source trouvée à ce jour est une publication sans date ni nom de maison d’édition. À partir de cette partition, l’UNAM l’a incluse dans son édition de mazurkas.
Cette mazurka est en forme rondo (ABACA). Le thème du refrain piano contient des arpèges ascendants et descendants avec des commentaires en noires avec des accords où la mélodie est dans la soprano. Le rythme a une certaine tendance à la valse lente, le contexte harmonique de la pièce est tonal et le caractère global est raffiné et élégant. Le premier couplet reprend le rythme des commentaires en noires et la mélodie est toujours à la soprano en croches. Avec des contrastes rythmiques et dynamiques, ce passage est léger et plein d’esprit. Après un retour textuel au refrain, le deuxième couplet piano en la majeur est dans une texture verticale et par accords. La partition présente dans sa seule source une harmonie soudaine en sol dièse mineur à la mesure 46 qui détone en rapport au contexte consonnant de toute la pièce. Dans le contexte d’une pièce aussi tonale, et vu l’absence de matériel supplémentaire, il est difficile d’affirmer s’il s’agit d’une erreur de l’éditeur ou d’une audace harmonique du compositeur. Le refrain textuel vient conclure la pièce.
Mazurka de salon no 6 en sol majeur (1900)
Cette mazurka inédite a été retrouvée récemment dans le manuscrit d’un petit cahier dans la collection de Carlos Vázquez. Par conséquent, elle ne se trouve pas encore dans l’édition par l’UNAM. La structure de base est ABA. Le traitement harmonique est tonal et sans audaces harmoniques particulières. La texture est majoritairement en accords ou une mélodie en unissons à l’octave aux deux mains. La section A est composée de deux parties dont la première piano contient une mélodie à l’unisson et avec un appui harmonique léger au deuxième temps. Tel un pizzicato de contrebasse, la basse est écrite sous forme d’appogiature rapide. Dans la deuxième partie forte, la mélodie est en octaves à la main droite pendant que la main gauche maintient un rythme deux noires-croche plutôt rapproché de la valse.
La section centrale en mi mineur (B) est courte, à peine huit mesures : il s’agit d’un Trio en quelque sorte. Ainsi, la main droite joue deux phrases où il y a en premier une montée brillante et ensuite une interruption en accords orchestraux. À l’instar d’un menuet, on trouve l’indication Da Capo pour ramener la section A de façon textuelle.