Aller au contenu principal

Rapsodia mexicana no 2

Composée en 1913, cette pièce est publiée chez Wagner et Levien. D’ailleurs, le compositeur en a fait la première au piano à la Sala Wagner de la ville de Mexico 25 mai de la même année. Il s’agit donc d’une des grandes pièces de virtuosité de Ponce dans lesquelles il démontre autant son savoir-faire comme pianiste que comme compositeur.

La pièce est structurée en trois grandes parties. Tout d’abord, la première et la deuxième sont basées sur la chanson populaire Las mañanitas (Les petits-matins)chantée par et pour tous les Mexicains pour célébrer un anniversaire de naissance. De son côté, la dernière section est construite sur la mélodie Vamos a tomar atole (Allons boire de l’atole) qui est l’un des sones ou courtes mélodies qui conforment le célèbre Jarabe tapatío. D’ailleurs, Ponce avait déjà utilisé des sones de ce morceau dans sa Rapsodie mexicaine no 1.

En ouverture, la première grande section en fa majeur débute avec une introduction où le compositeur alterne les notes de Las mañanitas dans plusieurs registres de l’instrument dans une texture en accords pleins et en octaves. Cette majestueuse mise en jeu se répète deux fois et se termine dans une élaboration contrapuntique à quatre voix. Après cette introduction, Ponce débute un fugato (mes. 34-86) suivi de six variantes (mes. 87-149) dont la première est la plus étendue. Chaque variante termine dans une modulation vers la tonalité de la suivante. La première variante en do mineur (mes. 87-105) expose le thème à la main gauche pendant que la main droite fait des arpèges rapides. La deuxième en mi majeur (mes. 106-113) est plutôt lyrique avec un contrepoint descendant à la main gauche. En contraste, la troisième en do dièse mineur (mes. 113-121) exploite le staccato avec des octaves à la main droite. Ensuite, la quatrième en la bémol mineur (mes. 121-124) présente le thème en sixtes à la main droite avec un trille à la main gauche à la manière d’un tremolo. Suit la quatrième en fa dièse mineur (mes. 125-137)  qui est élaborée sur le rythme du thème dans une progression ascendante chromatique. Enfin, la cinquième en fa mineur (mes. 132-137) en accords d’octave à la main droite est suivi de la dernière en fa dièse mineur en octaves aux deux mains (mes. 137-149) qui se termine dans une cadence d’octaves parallèles et une modulation vers fa majeur.

La section centrale en fa majeur (mes. 150-186) est composé de la mélodie qui est la source de l’œuvre, c’est à dire, Las mañanitas. De ce fait, Ponce écrit la première partie à quatre voix dans une texture contrapuntique avec une reprise plus élaborée. Ensuite, la deuxième partie du thème apparaît en premier avec le motif en tierces à la main gauche avec des figurations virtuoses à la main droite. Le compositeur module la reprise en ré bémol majeur avec la ligne mélodique en sixtes et puis en octaves dans une progression harmonique sur une note pédale de la bémol pour conclure la section dans la dominante de ré bémol, la tonalité de la section finale.

Cette dernière partie (mes. 187-307) est une version rapide de la chanson Vamos a tomar atole. Dans cette section, le compositeur garde certains éléments rythmiques de saveur folklorique dont les répétitions à la main gauche dans la deuxième mesure du thème. En même temps, cette présentation dans une texture de toccata module constamment jusqu’à la mesure 248. À ce point, la texture se retrouve dans un ostinato en premier sur une note pédale de dominante suivi d’une montée chromatique en sixtes. Ensuite, une série de modulations avec le rythme de la mélodie ostinato précède une série d’accords arpégés en hémioles. Finalement, une opposition rythmique entre ré mineur et la bémol (mes. 269-277) ouvre la coda final (mes. 278- 307) en ré bémol. Pour conclure, cette coda amène vers un grand sommet final (mes. 296) où la pièce se termine dans une majestueuse grandiloquence.